CLAUDE LÉVÊQUE


  • Ligne de coeur
  • Ligne de coeur
  • Titre : Ligne de coeur
  • Numéro d'édition : oeuvre unique
  • Dimensions : 52 x 158 cm
  • Année : 2014
  • Technique : Vase métallique criblé d'impacts de balles, néon bleu Argon
  • Biographie

    CLAUDE LÉVÊQUE

    Né en 1953 à Nevers. Vit et travaille à Montreuil et à Pèteloup (France).

    Claude Lévêque est une figure majeure de la scène artistique française et internationale. Depuis plus de vingt ans, l'artiste produit des installations in situ d'une grand force émotionnelle qui proposent aux visiteurs, immergés dans des atmosphères chargées, des expériences sensorielles totales qui bouleversent la perception de l'espace. Ses environnements d'images, de son et de lumière (incorporant des éléments de musique industrielle et des dispositifs cinématographiques) semblent d'autant plus irréels qu'ils s'adressent au corps et se présentent dans toute leur matérialité.

    Imprégné du mouvement punk, de la musique new wave, du rock alternatif, de l’avant-garde alternative et de la contre-culture en général, Claude Lévêque entre à l’École des beaux-arts de Bourges en 1970. À la fin de cette décennie, il s’occupe de la programmation artistique de la Maison de la culture de Nevers, y expose de grandes figures de l’art corporel (Gina Pane, Rudolf Schwarzkogler, Michel Journiac) et organise des concerts et des programmes de cinéma expérimental.

    En 1982, il participe pour la première fois à une exposition collective, à la Maison des arts de Créteil avec une installation, Grand Hôtel, qui rencontre l’adhésion immédiate du critique d’art Michel Nuridsany. Il développe par la suite une œuvre polymorphe qui met en scène une déconstruction des codes et références de notre société, par le biais d’objets récupérés. Ses sculptures et ses installations évoquent, tour à tour, les thèmes de l’enfance, du conditionnement idéologique, de la ritualisation du corps, de la privation et de l’aliénation de l’homme, et de toutes les violences et les révoltes qui en découlent. Dans les années 1990, Claude Lévêque se focalise davantage sur des objets reflétant des représentations collectives, mais toujours distanciés, voire désincarnés par le dispositif lumineux, puis s’oriente vers un travail in situ. Il développe des installations immersives, dont les éléments puisés au réel et transfigurés par la lumière et le son forment des dispositifs scénarisés qui convoquent, tout à la fois, imaginaire subjectif et imaginaire collectif. Ces dispositifs rappellent le langage cinématographique, seule la déambulation du spectateur s’est substituée au mouvement des images. Ils interpellent chacune de nos facultés cognitives, sensorielles, affectives, et tous les éléments y concourent pour nous projeter sur une autre scène, celle de l’imaginaire, du jeu, du rêve, du cauchemar.

    Au tournant des années 1990-2000, Claude Lévêque tend de plus en plus vers une épuration des formes, une rigueur du geste, un vocabulaire artistique accentuant davantage sa parenté avec le minimalisme, notamment dans sa façon de jouer avec la perception et de privilégier l’expérience. Omniprésente dans son travail, la lumière devient un matériau en soi, avec son volume, son épaisseur, sa couleur, et les écrits de néons, présents dès 1993, prennent de plus en plus d’importance. Si nombre d’artistes, avec lesquels Claude Lévêque partage l’objectif de créer des « états visuels particuliers », ont recours au néon (Alberola, Raysse, Morellet, Buren, Höller, Nauman, Kosuth, Koons et surtout Flavin), la plupart l’utilisent pour détourner des messages publicitaires, des slogans politiques ou pour d’autres jeux de mots. Les néons de Claude Lévêque puisent davantage dans un répertoire de citations, tout à la fois autobiographiques et empruntées à une mythologie contemporaine. Conçus dans l’optique de provoquer des « zones de réactivité », ils servent à créer des espaces poétiques proches du rêve. Et si ces néons n’ont pas de messages à délivrer, ils s’adressent de la façon la plus immédiate au visiteur et le sollicitent, pour ainsi dire, dans les tréfonds de son être.

    Claude Lévêque a représenté la France à la 53e Biennale d'art international de Venise, en 2009.